« Alors que les femmes ont dû se taire durant des millénaires, un formidable mouvement de libération de la parole s’est déclenché. Nous ne devons retenir qu’une chose : la possibilité donnée aux femmes de dire ‘ça suffit’. Ça suffit de se faire agresser. Ça suffit de se faire harceler. Ça suffit d’accepter la goujaterie. Surtout, ça suffit de se taire. » Tels sont les propos du député Stéphane Viry (LR) lors de la séance parlementaire dédiée au projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
Ce nouveau texte porté par Marlène Schiappa a été voté au Palais Bourbon mercredi 16 mai dans un climat tendu, notamment en raison de l’article 2 requalifiant le viol en délit. Ce projet de loi émanant de la secrétaire d’Etat s’inscrit dans le long combat des discriminations entre hommes et femmes qui était l’un des chevaux de bataille de la campagne d’Emmanuel Macron et qui est l’une des priorités de son quinquennat. Un an après les élections législatives, ce projet de loi constitue donc une évolution marquante. Néanmoins certains députés de l’hémicycle et des responsables associatifs estiment qu’il reste beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes, ceci malgré le travail mené par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes présidée à ce jour par la députée Marie-Pierre Rixain (LREM).
D’après une étude menée par le Ministère de l’Intérieur en 2016, 109 femmes ont été tuées en 2016 par leur partenaire ou ex-partenaire intimes. Cette situation mérite une attention particulière pour le député Stéphane Viry qui explique avoir rejoint l’année suivante la délégation aux droits des femmes par choix personnel: « C’est une question de société essentielle on ne m’a en aucun cas forcé à rejoindre ce groupe parlementaire. Cette délégation cherche véritablement à placer la réflexion sur la place des femmes dans notre société dans tous les domaines ». Stéphane Viry évoque également les dossiers discutés actuellement au sein de la délégation, notamment celui sur l’accessibilité des femmes aux métiers scientifiques : « Il y a des études statistiques qui démontrent que les femmes occupent très peu de postes à responsabilité dans les métiers relatifs aux sciences ». Tel est le cas de l’étude menée en 2015 par l’institut Gender Scan qui révélait qu’en France seulement 33% des femmes travaillaient alors dans le domaine des sciences dures (physique, biologie, chimie).
Une égalité au regard de la loi seulement
Anne est membre de l’association « L’égalité dans le genre » qui agit sur les questions de discriminations en organisant des débats dans l’espace public. Elle animait la caravane à Belleville au moment de la discussion du projet de loi contre les violences sexuelles à l’Assemblée.
La caravane de l’association accompagne des débats de rue sur les discriminations depuis 2001. Source: Felix Mubenga.« Bien que ce soit une bonne chose qu’il y ait des avancées pour que les femmes aient accès à des hauts postes dans le domaine scientifique, il y a tout de même des lois qui ont été votées contre les violences faîtes aux femmes ou pour lutter contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes qui ne sont pas appliquées à ce jour. Il faudrait faire en sorte que ces lois soient appliquées. » nous confie Anne.
« La priorité est partout parce que tout est lié. L’une des raisons des violences faîtes aux femmes c’est qu’elles sont dans des situations de dépendance économique », explique Maire-Pierre Rixain, présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. « L’indépendance économique des femmes constitue la priorité car elle permet de sortir du cycle de violence conjugale ». La députée reconnait le fait que plusieurs lois votées ne sont toujours pas appliquées, notamment la Loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes visant à combattre les inégalités entre hommes et femmes dans les sphères privée, professionnelle et publique: « Au sein de la délégation nous feront en sorte que toutes les lois relatives à l’égalité hommes-femmes soient appliquées avec l’appui d’inspections notamment » annonce-t-elle.
Tout comme Marie-Pierre Rixain, Stéphane Viry se félicite de l’homogénéité au sein de la délégation : « Aucune distinction n’est faite entre les jeunes députés et les plus âgés, nous travaillons ensemble et de concert sur ces questions. Hommes et femmes au sein des délégations sont libres de venir habillés comme ils le souhaitent, ils ne seront en aucun cas jugés », précise le député des Vosges (1ère circonscription). Néanmoins tous deux déplorent les comportements sexistes au sein de l’hémicycle, bien que minoritaires. « Mardi soir, nous avons encore été témoins du comportement sexiste d’un jeune député au sein de l’Assemblée ». Ce qui montre bien que contrairement aux préjugés, les jeunes députés comme les plus vieux peuvent être sexistes », témoigne Marie-Pierre Rixain.
« La parité ne suffira pas à combler nos attentes »
Un an après la nomination de Marlène Schiappa au poste de secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre hommes et femmes, les attentes sont grandes aussi bien chez les députés que chez les responsables associatifs : « La parité ne suffira pas à combler nos attentes, nous attendons de véritables projets sur le long terme » déclare Jean-Michel membre également de l’association « l’égalité dans le genre ». Bien que de nombreuses femmes soient présentes dans les rangs de l’Assemblée, la parité parfaite n’a toujours pas été atteinte. L’Union interparlementaire a publié un classement mondial des parlements selon lequel seulement 39% des députés siégeant à l’Assemblée Nationale sont des femmes.
Cela concerne l’année de première ou de terminale. L’élève continue de suivre le programme français du baccalauréat tout en étant en immersion dans un autre pays.
Les dossiers sont à demander à son chef d’établissement et à rendre au plus tard au mois de février/mars qui précède le départ.
Toutes les informations sont sur le Bulletin Officiel avec une mise à jour sur le site Eduscol, sur la page concernant les bourses pour les lycées français de Londres, Dublin, Munich, Vienne, Madrid, Barcelone.
On retrouve également la liste complète des établissements français à l’étranger sur le site de l’agence de l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Certains établissements acceptent des élèves français sans bourse associée.
• le programme Brigitte Sauzay : d’une durée totale de 4 à 6 mois, il s’adresse aux élèves de la quatrième à la première. Le dossier doit être déposé au plus tard un mois avant le départ.
• le programme Voltaire : couvrant la totalité de l’année scolaire, il concerne les élèves de troisième ou seconde . Il est nécessaire de s’y prendre en avance à savoir fin octobre/début novembre pour un départ en mars.
Ces deux programmes sont basés sur le principe de réciprocité. L’élève part pour moitié de la durée en Allemagne et l’autre partie du temps, il accueillera son correspondant allemand dans sa propre famille.
Pour participer aux programmes Sauzay et Voltaire, il faut obtenir l’accord du chef d’établissement et des équipes éducatives : l’interlocuteur privilégié reste le professeur d’allemand. L'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ) facilite la mise en place des échanges.
Ce programme implique la famille du jeune car celle-ci doit accueillir des jeunes étrangers pendant la mobilité de leur enfant.
Pour postuler, il faut s’adresser au Club Rotary le plus proche de son domicile dès le début de l’année scolaire qui précède le départ. En effet une sélection a lieu sur les bases des résultats scolaires mais surtout sur la motivation du jeune, sa curiosité pour les cultures étrangères et sa capacité à s’investir dans des projets.
Les frais d’hébergement et de scolarité sont pris en charge par le Rotary Club et il reste à la charge des familles le coût du transport, les divers frais administratifs ainsi que l’argent de poche.
Informations sur le site du Rotary et directement auprès du Rotary club le plus proche du domicile.
Si certains organismes proposent des aides financières sur critères sociaux, le coût est en général supporté entièrement par le jeune et sa famille, les prix démarrant autour de 5 500 € tout compris et pouvant atteindre plus de 15 000 € pour une année.
Il faut dans la grande majorité des cas avoir entre 15 et 18 ans et ne pas avoir encore obtenu le baccalauréat!
Il s’agit d’une parenthèse dans la scolarité du lycéen qui reprend ensuite sa scolarité en France, là où il l’a laissée avant son séjour. Cette mobilité peut être préconisée à des lycéens en première ou seconde, mais il est impératif de s’assurer des conditions de reprise de la scolarité auprès du chef d’établissement avant le départ.
Un label de qualité permet de vérifier le sérieux des organismes prestataires. On peut aussi se référer aux organismes adhérent à l’Union Nationale des Organismes de Séjours et Stages Linguistiques.
Selon Stéphane Viry, une véritable avancée sur la question des discriminations entre hommes et femmes sera possible lorsque que les députés iront au-delà des divergences politiques :
« Les violences faîtes aux femmes sont un sujet universel qui doit nous pousser à transcender nos oppositions politiques »
Le député des Vosges explique son propos par le fait que ce problème touche beaucoup trop de personnes et ce, peu importe leurs opinions politiques. Anne, membre de L’Egalité dans le genre », estime de son côté qu’un changement s’opérera dès qu’on sensibilisera les plus jeunes sur ces questions. « Malheureusement, nous avons aujourd’hui une secrétaire d’Etat chargée de ces questions alors que Macron nous avait promis un ministère. »
L’égalité entre hommes et femmes, des raisons d’y croire?
Le combat pour l’égalité entamé dans la promulgation de lois au XIXème siècle semble avoir pris une importance sans précédents avec les récents évènements qui ont permis à des femmes célèbres ou anonymes de dénoncer les atteintes sexuelles dont elles ont été victimes par le passé. Selon Stéphane Viry cela constitue l’occasion d’offrir une protection accrue aux victimes d’abus sexuel : « Sur un sujet aussi important, qui concerne toute notre société, nous ne pouvons pas nous permettre de rater le coche. En 2018, la lutte pour la reconnaissance des droits des femmes reste d’actualité. Il faut encore lutter pour l’égalité des sexes parce que la liberté des femmes n’est pas acquise ».
Jean-Michel, de l’association « l’égalité dans le genre », se réjouit que la question de l’égalité hommes femmes soit l’une des priorités du quinquennat du Président Macron : « On sent vraiment qu’il y a des leviers qui peuvent être déclenchés et que des choses peuvent être changées, il y a une jeune secrétaire d’Etat qui occupe l’espace public avec ce débat ». Ce sentiment d’optimisme est également partagé par Marie-Pierre Rixain, présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes : « Nous avons des discussions sur plusieurs sujets comme l’accès des femmes dans les métiers du numérique. Au cours de notre législature, nous essaierons de rédiger plusieurs propositions de lois » annonce-t-elle avec enthousiasme.
Malgré une avancée qui semble visible sur la question de l’égalité homme-femme, le député Stéphane Viry a indiqué durant une séance à l’Assemblée que lui et Les Républicains ne voteraient pas le projet de loi de Mme Schiappa (LREM) : « Si nous proposerons de nous abstenir, ce n’est pas contre le principe d’une loi pour protéger les femmes, mais tout simplement parce que ce texte ne va pas assez loin. C’est un « petit texte de parade » loin des exigences juridiques et sociétales. Il y avait un consensus pour renforcer la lutte contre les violences sexuelles et notamment contre les femmes et les mineurs. Des travaux préparatoires utiles ont été menés, mais il en est accouché une petite loi de circonstances. ». Un long travail reste à faire pour unir tous les bords politiques sur la question de l’égalité hommes-femmes.